François Hollande est devenu président. Personne ne l'avait imaginé, sauf lui sans doute. À 57 ans, il succède pourtant à François Mitterrand, l'équivalent pour la gauche du général de Gaulle. Ce n'est pas rien: il entre dans l'Histoire comme le deuxième président socialiste de la Ve République. Qui pense encore aujourd'hui que Hollande est un «homme normal» ? Lui sans doute. Il revendique la formule. Mais pour les autres, les regards vont définitivement changer.
L'ancien président et le nouveau se ressemblent. Le même ancrage dans la France des campagnes, la Nièvre pour l'un, la Corrèze pour l'autre. Le même souci du parti, fondé par l'un, dirigé onze ans durant par l'autre. Le même goût pour les discours, quitte à ce qu'Hollande en vienne souvent à adopter les mêmes postures et intonations. La même habileté d'orfèvre pour la tactique politicienne et les manœuvres d'appareil. Mais les ressemblances s'arrêtent là.
Choisir l'homme normal, le candidat de réserves, la France a voulu s'appuyer sur le candidat qui a choisi de mettre devant tout la justice sociale et la protection des droits et du modèle des services qui constitue l'épine dorsale de la société française. Avec calme et bon sens.
Aussi un choix de défense contre l'Europe des sacrifices sans équité, la rigueur sans la croissance. Il ne pouvait être un choix de la peur et le rejet. En fin de compte, les défenses et les craintes, ils sont dilués dans une victoire tranquille, dans un projet qui rassure une société inquiète et déchirée. Européenne convaincu Hollande a fait un chef-d'œuvre de sensibilité et d'une stratégie pour maintenir ensemble, dans un ordre du jour qui nécessite la consolidation budgétaire, les attentes de la gauche et au moins une partie modérée de l'électorat, celui qui a fait la différence dans le vote d'hier.
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